Un jour ensoleillé, alors que je marchais dans la forêt, j’aperçus un grand ballon dans une clairière près du chêne sous lequel je m’asseyais habituellement. Je courus pour examiner ce que c’était et découvris qu’il s’agissait d’un grand ballon, pas du tout d’une balle, suspendu à une branche. Je décidai de m’amuser avec et invitai tous mes amis.
Mais pensez-vous qu’il est facile de faire voler un grand ballon ? Tout d’abord, personne ne savait comment nous attacher, j’ai donc suggéré que nous devrions tous entrer dans une grande boîte recouverte d’un tissu brodé, que j’avais l’intention de mettre à l’extrémité d’une longue corde, mais Caroline dit que cette boîte était si grande que nous ne pourrions jamais la soulever du sol.
“Et si nous tenions tous le ballon par sa corde ?” suggéra Anna.
Puis commença un terrible effort. Nous avions à peine fait un pas vers la rivière lorsque Caroline se foulait le pied et devait s’allonger sur l’herbe près d’un petit ruisseau qui bordait le champ sur lequel nous marchions.
“J’irai chercher Maman,” cria Anna ; et bientôt la bonne mère arriva et emmena Caroline chez elle, mais elle n’avait guère quitté notre groupe que Jenny trébucha sur une pierre et se fit mal au dos.
“Non, je ne peux pas rentrer,” cria-t-elle. “Vous n’avez pas d’idée sur la façon de gérer votre ballon vous-même ?”
“Je n’en ai vraiment aucune,” répondis-je. “Que chacun de nous enlace le voisin afin que nous puissions tous nous soutenir mutuellement, puis tenir fermement le ballon par la corde. Cela allégera un peu le poids.”
Je me retrouvai rapidement au milieu de la chaîne, et quand les deux extrémités se rejoignirent, je sentis qu’ainsi nous devrions flotter. Mais même à ce moment-là, nous progressions à peine, car avant d’avoir parcouru cent mètres, Jenny commença à gémir et pleurer et dit que ses bras et ses jambes sortaient de leurs articulations.
“Alors je pense que tu devrais rentrer chez toi,” dis-je, ajoutant : “Tu as fait tout ce que tu pouvais. Quant à toi, Caroline, je suis vraiment désolé, mais je ne vois pas comment nous pouvons continuer sans notre cinquième.”
Angela proposa seule de porter ma Maman à travers le pont, mais je refusai de lui causer tant de souci, et j’étais encore perplexe quand qui ne devint pas notre grand singe. Maintenant, je pensais que nous allions certainement y arriver ; mais quand le ballon fut levé et que nous l’avions attaché autour de nos tailles, nous n’avions aucun moyen de porter la boîte sous nous.
Je courus chercher une brouette qui se trouvait dans le jardin d’un voisin, ce qui nous permit au moins de porter la boîte.
La brouette était couverte à l’avant, et Angela étant placée au-dessus en tant que la plus légère du groupe, Dagobert prit les deux poignées, et nous avancions lentement le long du chemin menant à la rivière.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu la sensation d’être soulevé au-dessus de la terre et de naviguer doucement dans les airs. Je ne pouvais pas m’empêcher de balancer mes jambes lorsque j’étais assis dans la brouette, j’étais si heureux ; et en arrivant sur les rives de la rivière, je sortis de la brouette, que, avec beaucoup de difficulté, Dagobert avait poussée à travers le léger pont de bois qui relie les rives de la rivière.
Ici, le ballon fut défait et rempli de gaz. Nous avons alors coupé le bas de la boîte, que Dagobert remplit de briques pour la maintenir équilibrée, puis nous nous dirigeâmes vers un grand champ de riz vert qui se trouvait en face de la ville. Mais nous étions déjà si haut que nous ne pouvions plus entendre Angela crier que s’il devenait nécessaire, nous devions ramer avec nos bras comme des rames, et monter ou descendre à notre guise en prenant un peu de temps en temps hors du ballon.
À ce moment-là, il y eut un terrible grincement et un craquement. Je fus projeté au fond du panier, et ni moi ni les autres ne savions ce qui était arrivé—si Daeger ou Angela étaient tombés ou si la corde et la machine à laquelle il était attaché avaient rompu. Au-dessus de nous, il y avait nos sacs, et Alexandre dut couper les cordes. C’était le meilleur des petits garçons. Où avait-il bien pu aller ? Mais à cet instant, il y eut un tel fracas, la moitié des poteaux du mât se brisèrent, et il y avait une telle pluie de briques et d’éclats que nous faillis être tués. Je restai seul dans la barque à la dérive, sous la inutile Mariée de Saint François. Le soleil se couchait ; l’obscurité venait avec une boue si sombre que près de l’église toutes les illuminations étaient en cours et les feux d’artifice se préparaient. Sans le savoir auparavant, je devais avoir un royaume indépendant à ma disposition, et je vis un messager de l’inconnu et de l’invisible, que ce soit la Providence ou le Destin, le caractère ingérable duquel peut être ressenti en nous-mêmes. Le brancard était posé dans le champ de riz désert, attendant l’événement. Peu à peu, je montai sur le parapet des maisons abandonnées. Ensuite, je contemplai l’eau plus à mon aise, pensai à la présence de Dieu dans le ciel, et montai vers ma chambre et mon lit.