Il était une fois, dans un joli petit jardin avec une pelouse lisse, une charmante petite Tortue appelée Tilly. Sa carapace était magnifiquement marbrée de jaune et de marron, et elle était de juste la bonne taille pour pouvoir faire un tour sur le dos de sa tante qui habitait dans la rue d’à côté, ou être portée sur le bras par quiconque venait lui rendre visite.
Un bel après-midi, Tilly la Tortue souhaita organiser une théière pour ses proches. Elle commença donc à rendre visite à ses tantes, cousins, à sa grand-mère la tortue, et au fils héritier de tante Judith, puis elle se rendit chez son Oncle et sa Tante Turner qui vivaient à l’autre bout de la ville. Mais oh là là ! Cela ne servait à rien ; tout le monde avait quelque chose à faire. Grand-mère la tortue avait mal à la tête et ne pouvait absolument pas venir ; Tante Turner avait un rhume et devait aller se coucher tout de suite ; cousin Bob allait faire un tour sur le poney de son oncle et ne manquerait ça pour rien au monde ; et le fils héritier de tante Judith allait à la pêche et ne rentrerait pas avant le dîner.
Tilly était tellement déçue ; pourtant, elle avait un petit plan en tête, mais d’abord elle pensa à demander à Juno de prendre le thé avec elle toute seule, et ensuite elle lui parlerait de son plan. Mais même Juno était sortie ; sa maîtresse l’avait emmenée se promener, et Juno devait aller où que sa maîtresse aille ; alors Tilly se retrouvait toute seule, et son plan était, si elle ne pouvait pas avoir une théière avec ses proches, d’en organiser une avec ses amies les Moineaux bleus.
Tilly se para donc pour l’occasion. Elle mit une charmante robe en satin rose, un petit châle en dentelle blanche, et une jolie coiffe en mousseline attachée avec un joli ruban jaune. Et quand elle fut prête, elle alla voir son oncle et sa tante, et demanda s’ils pourraient être chez eux pour accueillir ses petites amies les Moineaux bleus.
“Oh oui ! Elle pouvait venir à tout moment ; ils seraient ravis, j’en suis sûr,” dirent l’oncle et la tante Turner. Et c’était si gentil de la part de Tilly de se souvenir de ses cousines les Moineaux bleus. Quelles joies cela leur apporterait !
Alors Tilly s’en alla, tournant un petit bâton dans sa main, et regardant autour d’elle avec fierté. Tout dans la rue paraissait si grand pour Tilly ; les portes des maisons et les arbres le long du chemin étaient si très hauts ; et le petit chariot d’un enfant contenait son jouet pesant mille fois le poids de Tilly !
Enfin, elle arriva dans le jardin où vivaient les petits Moineaux bleus. Juste avant d’entrer, elle coupa un petit bouquet de œillets et y ajouta une de ses propres petites coquilles pour parfaire le tout. Ce bouquet devait être un cadeau pour la petite Mademoiselle Raz, qui était sûre, quoi qu’il arrive, de venir. Et ainsi était Maître Grizzle ; il ne ratait jamais une théière quand il pouvait y être.
Juste au moment où le thé était prêt, les invités commencèrent à arriver. La petite Mademoiselle Raz vint en premier, et aimait énormément toutes les tasses et soucoupes, le petit couteau à gâteaux élégant, et le petit panier à pain en argent avec sa délicate poignée.
Puis vinrent les petits Printie et Stripey, les chers petits tamias. Ils étaient si contents avec le miel. Oui ; ils étaient des tamias, du miel, et du thé à deux prix.
Puis arriva Maître Grizzle, qui ne comprenait pas pourquoi la petite Mademoiselle Raz voulait venir ; et il la poussa juste un peu par esprit taquin, disait-il, pour lui faire sentir chez elle. N’était-ce pas un peu malpoli ? Je pense que si *j’*avais été Maître Grizzle, je serais allé prendre le thé au pied d’un papier tout le temps où tant de mes anciens camarades de jeu étaient réunis.
La chatte tabby noire et ses chatons ne vinrent pas. Sir Marmaduke devient vieux et grognon, et ne leur permettait pas d’y aller, car il avait peur qu’ils s’endorment.
Au total, c’était une assez grande fête, et ils passèrent un moment des plus délicieux. Toutes les tantes de Tilly lui avaient envoyé des messages d’amour et les petits gâteaux les plus délicieux, et la mère de Maître Grizzle lui avait envoyé une jolie douceur, tout comme la petite Mademoiselle Raz. Mais le petit Grizzle refusa catégoriquement de prendre la part de ses cousines dans les petits paniers, disant qu’ils ressemblaient à des cuillères sans leurs bols.
À la fin, alors que le thé de l’après-midi était à mi-chemin, il commença à s’obscurcir un peu. Mais la petite Tilly avait commandé un bon nombre de lampes, brûlant avec de l’huile, que la chatte tabby noire avait disposées très joliment autour de la table. Puis sa tante, Madame Turner, montra à nouveau une petite courtoisie ; et tapota doucement avec sa main sur le sol juste pour faire savoir à sa nièce qu’il était exactement temps pour Tilly de rentrer chez elle. Ils étaient tous désolés de se quitter, car ils avaient été très heureux.
Tilly la Tortue mit sa rigide petite robe en soie sur son pyjama en flanelle rouge ; elle disait qu’elle en avait assez du thé. Mais je sais qu’elle-même était satisfaite du succès de sa fête.
Au fait, notre vieux ami la tortue, qui a été confondue par vos petits amis et moi-même avec d’autres tortues, est une créature très curieuse et intéressante, n’est-ce pas ? Si vous pouvez convaincre Maman de nous en donner une, je peux vous promettre beaucoup de plaisir dans sa connaissance. Elle apprendra à boire dans votre main chaque fois qu’elle aura soif ; à courir ici et là dans la maison ; à prendre l’air dans le jardin à sa douce volonté ; elle se joindra à votre plaisir à la maison et à l’extérieur, par temps humide et sec, sur le pavé, sur l’herbe, et partout où vous ferez de courtes ou longues promenades ; et ainsi vous rendrez un peu à Maman pour tout ce qu’elle a fait pour vous, en prenant soin de son animal de compagnie.