Dans l’étreinte crépusculaire du crépuscule, quelque chose de magique s’éveillait au bord d’un lac tranquille, connu de tous sous le nom de “Eaux de Souhaits”, un nom chargé de traditions murmurées parmi les enfants et les adultes. On disait que tout souhait sincère formulé sur sa surface ondoyante serait exaucé à l’aube suivante.
Ce lac était la demeure chérie d’un petit esprit de l’eau nommé Willa. Alors que le jour s’effaçait dans la douce nuit, elle était plongée dans ses pensées, sa petite robe bleue et ses cheveux scintillant de gouttelettes de rosée. Elle ressemblait à une brume espiègle, ondulant ici et là, riant sans cesse alors qu’elle se préparait à accomplir ses tâches nocturnes.
Faire un vœu sur les eaux du lac était un rituel qui attirait des individus de toutes formes et de toutes tailles, chacun cherchant quelque chose de précieux dont il tenait compte. Avec des espoirs chuchotants — qu’il s’agisse du cœur sincère d’une vieille femme, d’un enfant aux yeux écarquillés, ou de deux amoureux sous la lune — Willa se levait chaque nuit pour écouter leurs souhaits.
« Au moins une fois, j’aimerais tant voir un souhait exaucé sous mes yeux », se disait-elle souvent, perché au bord de son nénuphar.
Une nuit particulièrement claire, sous un beau croissant de lune, un enfant solitaire s’approcha du lac. Juchée sur son nénuphar, la curiosité de Willa envers ce nouvel arrivant supplantait bientôt son désir antérieur. Avec un léger mouvement de brume, Willa faisait des vœux silencieux chaque fois qu’elle plongeait délicatement son petit pied dans l’intensité des eaux.
Tout à coup, du cœur de l’enfant s’échappa un souhait simple, léger et éphémère comme un nuage d’été. Il flottait silencieusement à travers le ventre lumineux de la matinée et… il sombra !
Un tourbillon soudain de sons ondulants se répandit, et les eaux scintillaient comme mille soleils. Les oreilles de Willa se dressèrent et son petit visage joyeux se transforma en émerveillement.
« Je plongerai profondément dans le monde de l’eau, » s’exclama-t-elle, « et je trouverai le souhait que mon petit enfant a manqué. »
Elle s’envola ! Elle fila ! À travers un royaume de varech noir, jaune et gris, et au-delà des champs d’anémones blanches et roses, scintillant de cramoisi, grouillants d’insectes métalliques éblouissants. Elle arriva bientôt dans une ville endormie s’étendant bien en dessous, composée de myriades de tours émergeant de colonnes de roche scintillante à chaque point.
Chaque fois qu’elle flottait hors des vagues déferlantes, dès qu’elle replongeait ses petits pieds, elle sentait sans cesse le souhait se faufiler autour de l’enfant.
« Est-ce un jouet ? Est-ce un repas ? Ou peut-être c’est le cadeau d’un ami venant lui apporter joie et bonheur ? Peut-être quelque chose, » murmura-t-elle, « qui s’effacera sans cadeau demain, tout comme cela. »
Mais rien de plus brillant que des cœurs d’or ou qui n’existait autour de jouets pétillants. Willa jeta un œil dans le pot d’un pêcheur — et il n’y avait que des crevettes et des poissons. Jusqu’à ce qu’enfin elle découvre quelque chose de plus éclatant :
« Voilà, » s’écria-t-elle ; « maintenant je sais la base de tous les souhaits humains ! » et avec cela, elle plongea encore plus profondément.
Elle continua sa course, et bientôt, une vision éblouissante de trésors brisa son regard émerveillé comme elle n’aurait jamais cru enfouis dans l’eau. D’énormes pierres précieuses, plus précieuses que jamais un roi n’en avait serré dans sa couronne, jonchaient le sol comme des cailloux, dominants d’extraordinaires tissus éclatants de vie dans chaque couleur kaléidoscopique.
Willa cacha son petit visage alors qu’elle parcourait ce pays féerique, craignant que son regard ne conjure tout cela dans le néant.
Elle s’arrêta bientôt devant une porte d’opale extraordinaire, se dressant parmi des fleurs de corail. Trop tard, un gros poisson vola au-dessus d’elle alors qu’il sautait avec impatience pour étancher sa soif. La porte se rouvrit, s’entrouvrant à peine, et une voix à l’intérieur s’exclama : « Entre, ami poisson ! »
Pourtant, une impulsion encore plus forte appelait Willa.
« J’oserai, » murmura-t-elle, retenue par sa joie, avec l’ordinaire souvent appliqué à la délicatesse. Et s’insistant, elle flotta à travers la fente.
Un jeune être, plus grand qu’elle — de joie scintillante — était engagé avec des objets. La visiteuse présuma raisonnablement qu’il était un habitant de la Lune incarnant une étrange complexion de la mer d’une manière similaire à celle d’un étiqueté pouvant se reposer dans l’île du Japon ou de l’Hindostan, au-dessus des nuages au milieu d’une végétation semi-tropicale brillante sous un ciel de jade.
Il était sorti de sa porte d’opale, et riait d’une belle fille, perplexe avec la plomberie. « L-Assy ! l-Assy ! » s’exclama-t-il, secouant des plis de son corps lâche comme de la soie détendue sur ses pieds, tandis qu’ils gambadaient joyeusement autour de ses formes phosphorescentes et robustes.
« Pourquoi restes-tu si inutilement là ? » demanda le jeune homme.
« Ne vois-tu pas ? L-Assy ! J’ai besoin de ton aide. »
« Es-tu mangé ? Aucune de tes excuses, dis-je. »
« Ne fais pas attention, dis-je ; mais cesse d’embrouiller ton esprit, tant que cela… »