Il était une fois, un matin de rosée au printemps, une petite chenille nommée Cathy qui se réveilla de son sommeil, bâilla et regarda autour d’elle. Elle était la seule chenille de tout le jardin, entourée de pissenlits jaunes que personne, sauf elle, ne semblait aimer.
“Je ne me sens pas très bien ce matin,” dit Cathy en regardant un papillon qui voletait.
“Ne pense pas à ça,” dit le papillon. “Sors sur cette feuille ensoleillée et tu te sentiras bientôt mieux.”
Alors Cathy s’avança sur la feuille et oublia bientôt tous ses soucis. C’était une si belle journée qu’elle se mit à explorer le jardin à la recherche de nourriture sucrée. Mais le soleil devint chaud et elle se sentit très fatiguée. “Je pense que je vais faire une petite sieste,” dit Cathy, qui se sentait déjà bien.
Elle s’enroula donc dans une douce feuille et s’endormit bientôt. Mais elle ne savait pas ce qui allait se passer. Un jour passa, puis deux, puis trois. Ah ! elle avait dormi un très long moment. Tout à coup, elle se réveilla et se sentit à nouveau très affamée. “J’ai dû dormir une semaine!” dit-elle en se glissant sur une feuille. “Comme le soleil est chaud ! Je suis toute brûlante !”
Elle se débarrassa donc d’un manteau et en deux jours elle en eut un autre. “Comme c’est étrange, de changer de robe !” dit-elle. Cinq jours plus tard, elle se débarrassa de son deuxième manteau. Et maintenant, elle était devenue une chenille assez grande.
“Et si je devais me transformer en papillon ?” se dit-elle. “Cela ferait certainement plaisir aux feuilles vertes et aux douces fleurs. Mais j’ai peur que mes jambes ne dérangent mes ailes !”
Ensuite, elle regarda ses douze petites jambes et commença à pleurer. “Et je ne sais pas ce que je ressentirai ! Et si je n’aimais pas du tout être un papillon ? J’aime ramper et grignoter les feuilles de pissenlit !”
Bien sûr, la fleur n’était encore qu’un bouton. Mais quand Cathy pensa aux fleurs éclatantes, aux mots pleins de parfum, et aux jolis berceaux mousseux tout l’été, son petit cœur retrouva peu à peu de la joie.
Mais elle ne pouvait pas supporter de penser à ses jambes, alors elle enterra sa chère petite tête inquiète dans un doux berceau vert fait de feuilles tendres. Là, elle sanglotait et pleurait jusqu’à ce que tout soit calme. “Bonne nuit, chère Mère Nature.” Ainsi, elle se blottit dans son berceau mousseux.