Il était une fois, dans le souffle chaud de la Savane, un lion nommé Leo. Mais Leo n’était pas un lion ordinaire ; c’était une âme douce qui aimait toutes les créatures. Alors que son père, le vieux roi lion, parcourait la terre avec un rugissement tonitruant qui faisait frémir tous les animaux, Leo voulait simplement se faire des amis parmi eux.
Un jour, le petit Leo s’approcha de la sage tortue, qui leva lentement les yeux au-dessus de sa carapace dure avec curiosité. “Monsieur Tortue,” demanda-t-il, “comment puis-je être plus comme un roi lion ?”
La tortue réfléchit un moment, puis répondit : “Peut-être que tu devrais essayer de marcher comme un lion. Tu dois grogner et bondir et semer la terreur parmi toutes les créatures.”
Avec un cœur déterminé, Leo s’exerça chaque soir, essayant d’imiter la nature redoutable de son père. Il se faufilait dans l’herbe haute, bondissant sur des lapins non méfiants, mais ils découvrirent vite que la queue joyeusement remuante n’était pas un signe de danger mais plutôt une invitation à gambader. Il s’approcha de la girafe, qui baissa simplement son long cou pour frotter sa joue contre la sienne, et de l’éléphant, qui lui donna un léger jet d’eau en le qualifiant de “lion le plus drôle qu’elle ait jamais rencontré.” Peu importe combien il essayait, Leo ne parvint à faire peur à personne.
Frustré mais sans se laisser décourager, Leo décida de grimper sur la plus haute colline à proximité où les vents glacés circulaient librement. Il prit une profonde inspiration, gonflant sa poitrine avec tout le courage qu’il pouvait rassembler, et avec un grand effort, lâcha un rugissement retentissant qui résonna dans toute la région. Les animaux aux alentours s’arrêtèrent, surpris par le bruit. Les singes cessèrent de bavarder, les oiseaux interrompirent leur vol, et même les antilopes agiles baissèrent la tête, écoutant attentivement.
Heureux, Leo commença sa descente de la colline. En chemin, il rencontra un groupe d’animaux au pied de la colline qui s’étaient rassemblés, ébranlés par son rugissement puissant. Surgissant des buissons, un lapin en pleurs avec une patte blessée apparut. Il avait été piégé par un buisson de ronces cruel.
“Au secours ! Au secours !” cria la petite créature.
Leo jeta un rapide coup d’œil en haut de la colline, réfléchissant à sa rencontre terrifiante précédente et se demandant s’il devait continuer dans le chemin du roi. Mais en regardant le pitoyable petit lapin, il changea d’avis. Sans perdre un instant, il s’agenouilla et lécha tendrement et attentivement la patte du lapin avec sa langue chaude. Et voilà ! Le doux contact de sa langue douce retira l’épine acérée qui avait causé l’horrible douleur. Bientôt, le petit lapin sautilla joyeusement.
“Oh, merci !” poussa-t-il. “Tu es véritablement le roi des bêtes. Même maintenant, tu m’as épargné de souffrances supplémentaires avec ton cœur bienveillant.”
Cet acte de gentillesse eut un profond effet sur les animaux environnants. Ils s’approchèrent de Leo prudemment, un par un, pour exprimer leur gratitude. La tortue paresseuse s’inclina profondément par respect, le perroquet vaniteux voletait au-dessus de lui avec admiration, et même le fier éléphant, qui n’aimait personne d’autre que lui-même, baissa sa grande tête. Toute cette gratitude fit enfler le petit cœur de Leo plus grand qu’un éléphant, et il perdit toute croyance en sa précédente férocité.
À partir de ce jour, Leo devint connu non pas pour son rugissement puissant mais pour sa nature douce et son cœur bienveillant. Les animaux se rassemblaient autour de lui, et dans chaque terrier du pays, ils priaient pour lui et l’adoraient. Son père, vieillissant, lui transmit la couronne. C’était la splendide nature douce de Leo, plutôt que les ennuis qu’il s’était lui-même causés, qui fit la différence.
“Rugissement de Force !” chantaient les animaux. Mais aucun rugissement ne sortit, seulement le souffle chaleureux de la gentillesse. Dorénavant, Leo règnait avec sagesse, et tous les animaux étaient heureux.