Il était une fois, dans une vaste savane, un troupeau de cinq belles girafes. Il y avait un père et une mère girafe, Georges et Gina, avec leurs trois enfants : Jill, Jack et Jimmy. Chaque après-midi, ils se retrouvaient sous le grand arbre pour jouer à toutes sortes de jeux ensemble. Les enfants adoraient danser et courir, levant haut leurs pattes dans les airs, sauf une.
Parmi toutes les girafes, Gina était la plus grande et la plus âgée, mais elle était aussi la plus maladroite. Pendant que ses enfants lançaient leurs pattes en l’air, Gina faisait de même mais semblait toujours trébucher. C’était tout un spectacle ! Son mari et ses enfants plissaient souvent les yeux et secouaient la tête, disant : “Oh Gina, quand apprendras-tu à faire attention ? Tu devrais regarder où tu mets tes pattes !”
Mais Gilly ne se plaignait jamais, courant après les papillons à travers l’herbe et se heurtant aux arbres. Au fil des jours, tous les petits apprirent à sauter en arrière quand Gilly s’approchait, de peur d’être écrasés. Même les sauterelles n’osaient pas s’approcher et pleuraient presque en voyant leurs maisons vertes, vibrantes, détruites par les pattes négligentes de Gina.
Un jour ensoleillé, Georges annonça une course à trois pattes. Ça promettait d’être très amusant. Tous les petits girafons, sauf leur malheureuse mère maladroite, se mirent en paires aussi vite que possible. Georges brandit la cloche du dîner bien haut, et tous devaient commencer la course au son de celle-ci en s’élançant rapidement dans le seau à l’arrivée.
La cloche sonna, et ils s’élancèrent ! Chaque paire avançait prudemment ensemble, la tête et les pattes bien hautes. Maintenant, la course touchait à sa fin, et Georges était près de l’arrivée, mais une paire était loin derrière, car les propres pattes de Gina ne s’accordaient jamais avec celles de sa fille, et ainsi elles perdirent la course. Le reste de la famille s’éloigna très doucement, puis s’arrêta près de l’arrivée pour profiter de leur petite blague.
“Allez, petites pattes maladroites !” s’écria son mari sarcastiquement. “Tu ne veux pas vraiment perdre la course, n’est-ce pas ?”
“C’est ce que j’appelle des pattes bizarres !” s’écria Jill. C’était tout ce que les autres osèrent dire avant d’éclater à nouveau de rires irrépressibles. Ils rentrèrent ensuite chez eux, heureux et décontractés, l’aimant et prenant soin d’elle tout de même.
Ils n’oublièrent jamais cette histoire et l’appelèrent “pattes maladroites”. Mais d’une certaine manière, il y avait une joyeuse sorte d’amour bienveillant et un battement de cœur de voir leur mère le prendre avec tant de bonne humeur, sans laisser couler ses larmes. Pourtant, elle était aussi heureuse et joyeuse que quiconque—un avertissement et une leçon pour nous tous. Mais si nous devions le demander, Gilly ne pourrait pas nous dire pourquoi cela a toujours été ainsi.
Maintenant, chaque lecteur de lignes ou chaque devin est enclin à nous dire que notre fortune, ou tout autre chose que nous voudrions savoir, dépend d’une manière mystérieuse merveilleuse, du mois dans lequel nous sommes nés. Tout le monde n’a jamais étudié tout cela, ou entendu tous les différents travaux sur la lecture des lignes. Mais une chose que tout le monde sait, qu’ils pensent que leurs anniversaires aident ou non, c’est que la plus maladroite de toutes doit être née au joyeux mois de mai. Et s’il y a jamais eu une girafe quelque peu maladroite dans sa vieillesse, c’était nul autre que la pauvre, maladroite Gina !