Il était une fois, au milieu d’un récif corallien, une petite tortue qui était sous l’eau en train de manger son déjeuner un après-midi. Il avait un petit coin de terre pour sa maison, qu’il avait recouvert de chou de mer, et par-dessus, il avait étalé de délicieuses jeunes mauvaises herbes.
La tortue était en train de savourer une bouchée de sa nourriture préférée quand un énorme crabe s’est approché de lui.
“Donne-moi un peu de mon déjeuner,” dit le crabe.
“Je ne veux pas,” dit la tortue. “Il y a juste assez pour moi.”
“Alors je vais te montrer ce que je peux faire,” dit le crabe d’un ton fâché, et il ramassa une grosse pierre qu’il jeta avec fracas sur le petit coin de terre juste à côté de la tortue.
La tortue avait très peur, et il.
“Je vais te dire quoi,” dit le crabe, “tu ferais mieux de me donner ton déjeuner sans plus d’excuses ou je vais te tuer et manger ton corps.”
La tortue était vraiment très effrayée, et il était sur le point de céder, quand il pensa en lui-même, “Après tout, je ne suis pas moins que ce vieux crabe. Pourquoi devrais-je le laisser me tyranniser juste parce qu’il se trouve être plus fort ?”
Alors il refusait à nouveau, et dit qu’il ne lui donnerait pas une bouchée.
“Très bien,” dit le crabe, et il s’éloigna. “Tu le regretteras pour ton obstination,” dit-il.
Le lendemain matin, cependant, le crabe entendit que de nombreux pêcheurs étaient venus à la plage, et avec eux des Indiens des mangroves, qui allaient chasser des tortues.
“Oh,” dit le crabe, “penser à quel point la tortue stupide aurait renoncé à toute sa bonne nourriture ! Je vais lui rendre visite et lui dire ce qui se prépare.”
Alors il partit, et très vite il arriva devant la porte de la tortue.
“Quoi ! tu es encore là ?” dit le crabe. “Tu ferais mieux de t’enfuir aussi vite que tu peux, car ces Indiens seront bientôt là ; et j’ai peur que nous n’entendions très bientôt le bruit de leur arrivée.”
La tortue ne dit rien.
“Ça ne te fait rien ?” dit le crabe.
“Ça me fait ! Bien sûr que ça me fait ; mais je ne vois pas comment mon départ t’aidera d’une quelconque manière.”
“Je pense que ça t’aidera probablement,” dit le crabe.
“Eh bien, si tu veux bien profiter de ma nourriture pendant que je suis parti, tu peux.”
“Bien sûr que je le ferai,” répondit le crabe.
“Mais tu ne m’as pas dit où je devrais aller.”
“Oh ! le mieux que tu puisses faire, c’est de venir avec moi à l’endroit où tu trouves d’habitude ta nourriture, et d’aller chercher dans le sable au pied des mangroves. Tu ne seras pas dérangé là-bas. Maintenant, si tu viens tout de suite, je te réserverai autant de chou de mer et de mauvaises herbes que tu pourras manger chaque fois que tu voudras revenir.”
“Mais comment pourrai-je revenir ?” dit la tortue.
“Ah ! eh bien, j’ai peur de ne rien pouvoir faire pour toi à ce sujet ; mais si tu te mets immédiatement devant moi, je t’assure que personne ne pourra garder une veille constante pour que nous ne puissions pas communiquer chaque jour.”
Alors la tortue, voyant qu’il n’avait pas d’autre moyen d’évasion, suivit le crabe. Quand il arriva au pied des mangroves, le crabe commença à manger le déjeuner de la tortue avec la plus grande satisfaction.
“Ne peux-tu pas te dépêcher,” dit la tortue. “Tu ne penses pas que les Indiens vont attendre que tu aies terminé ton repas ?”
Le crabe riait et riait de la blague de la tortue, car il pensait avoir presque réussi à se débarrasser complètement de son invité.
Entre-temps, les Indiens avaient découvert grâce aux pêcheurs où se trouvait la tortue, et ils s’étaient tous glissés, n’osant pas se faire entendre par un mouvement de voix ou de pied, jusqu’à trouver la tortue.
Sa peur était si grande qu’il ne put pas immédiatement retirer sa tête et ses pattes dans sa carapace.
“Vite ! vite !” dit le crabe en colère à son invité.
Dès qu’il eut mis ses pattes dans sa coquille, la tortue dit au crabe.
“Je n’oublierai pas ta gentillesse, tu peux en être sûr.”
Le crabe ne répondit pas, mais s’éloigna quand il n’entendit plus aucun bruit.
La tortue dut rester toute la journée sous sa carapace jusqu’à ce que les Indiens jugent nécessaire de rentrer chez eux.