Il était une fois, dans un jardin luxuriant rempli de fleurs, d’herbes et de légumes délicieux, un petit escargot. Il s’appelait Sammy. Sammy avait une coquille douce sur son dos et se déplaçait très lentement. Un jour ensoleillé de printemps, il poussa sa petite tête hors de sa coquille et regarda tout autour. “Oh là là ! Comme c’est joli ! Je souhaite pouvoir grimper sur ces brins d’herbe verts jusqu’au sommet du poteau de la porte,” dit Sammy.
Alors il commença à grimper sur un des brins d’herbe. Mais au moment où il atteignait presque le sommet, il était tellement fatigué qu’il s’assit pour se reposer.
Hou ! Hou ! Hou ! Hou ! Hou ! Hou ! Quel bruit c’était ?
“Pourquoi, ce ne sont que les poules de la famille Peters,” dit Sammy. “Elles caquètent entre elles en grattant pour les graines sous les buissons. Je voudrais pouvoir atteindre ces graines,” dit Sammy. “Mais je ne pourrais jamais grimper si haut, car le premier pas du pied de la poule est deux fois plus haut que moi, de mes yeux à mes orteils.”
Alors il dut se contenter de la vue des poules de la famille Peters. Je peux toutefois vous dire que la vieille mère Peters prit son seau en fer-blanc et éparpilla un peu de maïs devant les poules, les rendant tout à fait heureuses.
Le soleil se leva brillant et chaud, puis devint sombre et maussade. Après cela, la pluie se mit à tomber, et le jardinier dut enfiler ses grandes bottes en caoutchouc pour garder ses pieds au sec.
Le lendemain, Sammy rampait jusqu’au sommet du poteau de la porte, et que vit-il sinon le plus beau jardin de fleurs du monde. Toutes sortes de fleurs poussaient dans de jolies plates-bandes. Il y avait des fleurs roses et blanches parfumées du côté droit du jardin, et dans les plates-bandes violettes, des violettes fleurissaient. Il y avait des pâquerettes avec des yeux dorés et des coucous suspendant leurs clochettes jaunes. Il y avait des soucis noirs et de belles roses trémières poussant tout droit vers le ciel. Et près de la clôture, vers la gauche, il y avait des rangées et des rangées de pois verts parfumés et de délicieux légumes.
“Ah ! C’est un beau monde,” dit Sammy l’Escargot. Puis il cria : “Bonjour ! Là en bas ! Je suis au sommet du poteau.”
Le merle leva les yeux mais ne vit personne. Alors il sauta plus près pour voir si c’était vrai. Les poules de la famille Peters regardèrent pour voir quelle nourriture délicieuse venait à elles. La vieille mère Peters regarda par-dessus ses lunettes pour voir quelle poule était cachée derrière.
Et ils crièrent tous ensemble, Hou ! Hou ! Hou ! et Cot ! Cot ! Cot ! Oh là là ! Quel bruit effroyable ils faisaient ! Mais Sammy, sur le poteau de la clôture, regardait autour de lui la vue la plus plaisante qu’il pouvait voir.
Enfin, il rampait lentement vers le bas. Puis il traversa le chemin dans la prairie qui s’ouvrait depuis le jardin. Et là, il avançait encore plus lentement vers les grands arbres et l’herbe fleurie. Mais il ne tomba pas dans le danger, même si plusieurs choses tentèrent de le mordre au départ. Une vache, qui fit “Meuh,” aurait sûrement dévoré le petit Sammy avant qu’il ne s’en rende compte, si Father Busy Bee n’avait pas plané autour.
“Vrom ! Vrom !” cria-t-il. “Oh, grande vache stupide, ne vois-tu pas que je parle à Sammy l’Escargot ? Vrom ! Vrom !”
Puis il y avait une petite fille qui réalisait une guirlande de pâquerettes, qui dit : “Ah ! cela fera un joli ornement pour ma poupée Alice !” Et elle tendit la main vers la maison de Sammy.
Mais il rentra sa tête et fila à l’intérieur. “N’aie pas peur,” dit Father Busy Bee. “Elle pense juste que tu es une belle coquille.”
Au milieu de tout ce bruit, Sammy poursuivait son chemin, et bientôt il arriva au sommet des arbres, d’où, en regardant en bas, il entendit quelques pipements et les babillages des écureuils. Ils bavardaient, ne crois-tu pas, de tout ce qu’ils voyaient ? Non, en effet. Et ils ne trouvèrent rien à dire, bien sûr, concernant le petit escargot lent.
Alors Sammy arriva à un petit ruisseau qui murmurait sur son lit de cailloux. Mais ils se regardèrent, clignant des yeux, jusqu’à ce qu’enfin il atteigne la fin de son voyage, quand il dit : “Oh là là ! Je suis tellement fatigué ! C’est la fin de moi.”
Alors ils ne purent plus se voir, mais savaient que chacun était très près de la fin, et ils s’endormirent donc.
Et Sammy rêva qu’il était de nouveau à la porte du jardin, entouré de tous ses vieux amis, et qu’ils s’étaient tous évanouis dans ce rêve.
Et ainsi, en toute sincérité, se terminent leurs contes et courtes aventures, car autrement cela serait ennuyeux, et qui peut faire ce qu’il a souhaité sans l’ennui ?