Les Aventures de Polly le Perroquet

Un jour ensoleillé sur une île tropicale, je suis restée avec mes amis, le vieux perroquet sage et le joyeux petit chardonneret. Nous discutions de nos rêves, et c’est à ce moment-là que j’ai partagé mon désir sincère de voler vers une île lointaine.

“Mais Polly,” s’exclama le chardonneret, “tu vis ici. Comment peux-tu rêver de voler vers une autre île ?”

En l’écoutant, je me sentis un peu honteuse et restai silencieuse un certain temps. Puis je dis : “Oh, oui ! Un petit oiseau comme toi ne peut jamais comprendre le désir d’un plus grand oiseau !”

“Mais je sais ce que c’est,” insista-t-elle. “Dis-moi, Polly, quelle est le bonheur véritable qui te manque sur cette île ?”

“C’est la liberté qui me manque,” dis-je. “Des oiseaux rouges et jaunes viennent ici chaque jour pour manger les fruits de nos palmiers. Ils sont si beaux, et personne n’envisage jamais de les enfermer. Oh, si nous pouvions nous envoler comme eux vers le continent ou même vers un endroit lointain dans l’océan !”

“Mais pour s’envoler et rester libre, tu dois essayer tes ailes, chère Polly,” dit le vieux perroquet. “Le soir, quand il fait plus frais, tu peux faire un ou deux tours dans les airs, juste pour renforcer tes membres.”

Cette idée me rendit très heureuse, et quand le soir arriva, je volai autour du jardin. Mais je ne pouvais pas encore voir mon chemin vers une autre île, car un peu devant moi se trouvaient nos palmiers, rouges sous les derniers rayons du soleil. Pour moi, il semblait qu’ils servaient le même but que la cour de ma cage.

Le lendemain matin, le chardonneret raconta à tous les petits oiseaux ce que j’avais dit la veille. Elle voulait que je leur parle moi-même, mais je pensais que cela ne me regardait pas, si les autres ne comprenaient pas.

Cependant, dans l’après-midi, lorsque je déambulais nerveusement autour de mon maître, ils vinrent tous sautillant vers moi. Les plus bavards dirent : “Polly a fait un discours. Polly veut voler, alors elle dit qu’elle est seulement une prisonnière comme nous. Pourtant, nous ne voulons pas prononcer un mot. Sa maîtresse a tant de peine pour elle qu’elle lui met tant de perles sur son bec dans une assiette pour qu’elle ne soit pas regardée.”

Jusqu’à présent, je n’avais retiré le collier de perles de leurs becs que la nuit, mais le lendemain matin, pour une fois, je remplis mon bec de six des plus belles perles et, courant après les petits oiseaux, j’enterrai une perle pour chacun d’eux, en guise d’excuses pour les remarques que j’avais faites la veille.

Ce même jour, alors que je pendais au perchoir, un éclat de rire attira mon attention. Lorsque je tournais la tête dans cette direction, je vis quatre oiseaux rouges et jaunes venir en courant les uns après les autres, faisant onduler leurs plumes comme par ordre. Leurs longues couvertures de queue frôlaient presque le sol en sautillant, et leurs ailes délicates étaient étendues de telle manière qu’elles ressemblaient à un éventail de dame.

“Nous entendons, Polly,” dirent-ils, “que tu es un oiseau maire opprimé, et emprisonnée comme nous. De plus, nous sommes si légers que notre ombre à peine te couvrira. Lis ce que nous avons devant nous, et alors grimpe sur nos dos comme de bons compagnons, nous serons heureux de t’emmener à n’importe quel autre point du monde habité.”

J’en fus un peu gênée. “Oh non, merci beaucoup !” m’exclamai-je, de manière si polie pour ne pas blesser leurs sentiments. “Mais non, je suis un oiseau libre - comme tu vois - et je demande à voler volontairement autour de l’île.”

Ainsi disant, je sautai du perchoir et volai jusqu’au pied de la maison.

Je volai maintenant sans être dérangée et, confondue, mon maître quitta la pièce. J’entendis juste un frottement de pas à l’extérieur. Au-dessus, les arbres du jardin voisin se tordaient et ondulaient les uns sur les autres, derrière moi se tenait ma jolie maîtresse me regardant de dessous son large chapeau de paille avec des fusils dissimulés. Je ne restai pas longtemps, mais volai derrière la banque de sable près du bord de l’eau, pour manger un copieux repas de fruits et de fleurs qui m’avaient été envoyés, avec l’additive d’un ver imaginaire.

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