Pénélope et la Boîte à Musique Magique

Il arrive un moment dans la vie de chaque enfant où ils sont trop vieux pour les jouets de leur jeunesse, mais trop jeunes pour être de véritables adultes. Pénélope était définitivement dans cette phase, hésitant au bord de l’adolescence, ne sachant pas vraiment quel chemin choisir. Un après-midi, alors qu’elle fouillait dans le grenier à la recherche d’une chaussette manquante, elle découvrit une vieille boîte en bois avec des embellissements en laiton.

Intriguée, elle découvrit que c’était une boîte à musique, de celles qu’elle avait vues dans des magasins ou sur les tables de chevet d’autres enfants, mais qu’elle n’avait jamais possédées elle-même. En la dépoussiérant, elle tourna la manivelle et une mélodie à la beauté hantée emplissait le petit espace autour d’elle. Presque embarrassée de l’admettre, elle réalisa que c’était la mélodie qu’elle fredonnait pendant ses longs trajets en voiture de retour chez sa grand-mère, dont les mains fragiles lui avaient offert cette boîte alors qu’elle n’était qu’à hauteur de genoux.

Pénélope s’allongea sur un tas de vieilles couvertures, son esprit vagabondant pendant que la musique jouait doucement :

« Tes chansons sont le vent,
Tes mots sont les étoiles,
Tes yeux comme les cieux
Me mènent à où tu es. »

Des larmes coulèrent des coins de ses yeux. Alors qu’elle écoutait la mélodie, des souvenirs affluèrent : des sorties shopping avec sa grand-mère, la cuisson de biscuits ensemble, et des câlins par temps de pluie, tandis que sa grand-mère murmurait des histoires de son propre enfance.

Pourquoi avait-elle négligé cette boîte, ce lien avec un temps qui semblait si menacé ? Elle était trop grande pour des choses enfantines, et pourtant voici un morceau de son enfance, évoquant des émotions liées à des instants perdus qui ne pourraient jamais être récupérés.


La main de Pénélope effleura la surface lisse de la boîte alors qu’elle se rappelait comment, après les funérailles de sa grand-mère l’été dernier, elle avait cessé d’aller à la petite boutique d’antiquités où sa grand-mère l’emmenait. La dure réalité de l’absence de sa grand-mère semblait insurmontable. Cette boîte à musique représentait les derniers vestiges de son enfance où résidaient ces doux souvenirs.

Peut-être que sa grand-mère avait simplement oublié de la lui donner avec le vieux rocking chair et les anges en porcelaine qui décoraient sa cheminée. Peut-être que sa mère l’avait rangée pour une raison.

La musique changea de tempo de manière maladroite alors que la manivelle en laiton se bloqua, signalant la fin de la chanson beaucoup trop tôt, brisant l’ambiance enfantine qu’elle avait créée. Essuyant ses larmes, Pénélope décida que si elle était trop grande pour la boîte, il était impossible d’analyser le temps où la musique qui avait rempli ses souvenirs cesserait complètement son refrain hantant. Avec grand soin, elle la rangea dans son sac à dos, décidant de la redécouvrir quand le monde semblerait moins chaotique.


Essentiellement, elle se rappelait les mots de sa grand-mère : « C’est à toi de garder ces souvenirs vivants, Péné. Ton cœur est puissant ; il te ramènera toujours chez toi. »

La boîte à musique n’avait pas besoin des oripeaux de l’enfance pour prospérer ; ce dont elle avait besoin pour s’épanouir, c’était le cœur de Pénélope accordé au passé.

Alors que l’année scolaire avançait, elle quittait ses tendances enfantines tout en maintenant un lien avec ces beaux instants de sa jeunesse. Chaque fois qu’elle se sentait incertaine, incertaine de sa place dans un monde qui piquait et gonflait son cœur simultanément, elle se retirait dans la sécurité de sa chambre et tournait la boîte à musique avec des doigts doucement tremblants, craignant que l’instrument ne disparaisse comme de délicates toiles d’araignée dans la rosée du matin. Et magiquement, elle ne disparaissait jamais.

Alors que chaque note flottait dans l’air, de fragiles échos de la vie telle qu’elle l’avait connue le faisaient aussi. Son cœur parlait :
« Nous partageons les mêmes fils du temps, résonne le même battement de cœur. »

Et ainsi, elle sentait la main de sa grand-mère dans ces moments, prenant ses petites doigts dans une étreinte chaude et réconfortante.

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