Il était une fois dans la Vallée Arc-en-Ciel, un petit caméléon nommé Coco. Chaque jour était un jour spécial parce que j’avais des amis de toutes les couleurs et de toutes les formes. Il y avait des oiseaux, des papillons, des fleurs, et même des pierres dans toutes les teintes que vous pouvez imaginer.
Ici, tout le monde était accepté, et tout était aimé. Nous appréciions nos différences, et c’est ce qui rendait la vie dans la Vallée Arc-en-Ciel si belle.
Un jour ensoleillé, alors que je jouais à cache-cache avec mes amis, j’ai remarqué quelqu’un qui ne nous appartenait pas. Il était couvert de fourrure noire comme du goudron de la tête aux pieds et avait de grands yeux verts qui brillaient. La chose la plus curieuse à son sujet était qu’il s’agissait d’un ours, qui avait une tâche de fourrure noire cassée au centre de son front, ressemblant étrangement à la lettre Y, un petit reptile blanc s’était enroulé à ses côtés. Il était tout seul dans notre vallée vibrante remplie de couleurs. J’ai ressenti que c’était mon devoir de l’accueillir.
“Salut ! Je suis Coco ! Tu veux jouer ?” dis-je joyeusement.
Il me regarda avec arrogance et répondit, “Je ne joue pas avec vous, créatures colorées et joyeuses ; j’aime que les choses soient noires et blanches.”
“Allez maintenant ! Je suis sûr qu’au fond de toi, tu aimes les couleurs tout comme n’importe quelle autre créature. Je suis certain que tu rencontreras une couleur qui te rendra heureux.”
Il grogna. “Toutes les couleurs ne sont que des absurdités inutiles, et je vais bientôt effacer tes larmes de joie. J’aime seulement le noir et le blanc,” dit-il en frappant sa patte contre le sol.
À ce moment-là, toutes les couleurs de la Vallée Arc-en-Ciel disparurent, remplacées par un monotone éternel de noir. Le soleil devint terne et gris, les arbres restèrent immobiles, leurs couleurs arrachées. Mes amis joueurs s’arrêtèrent aussi, réalisant le terrible changement autour de nous. Je sentis mon cœur s’enfoncer. On aurait dit que nos vies colorées étaient finies. Je devais faire quelque chose, mais quoi ? Toute la vallée implorait de l’aide. Je devais relever le défi et prouver à l’ours noir et blanc + au reptile qu’il y avait de la beauté dans la diversité. Me redressant avec le cœur battant, je dis, “Ami ! Regarde autour de toi. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel brillent sur les choses lumineuses. Tu sais que ce ne sont pas les couleurs qui brillent ; ce sont les objets qu’elles éclairent qui brillent.”
Il maudit les couleurs et cria, “J’aime mon monde en noir ! C’est comme ça qu’il doit être.” Puis une voix, bien que tremblante et basse, lui donna raison : “Tu vois ! Pourquoi être si fou pour vouloir que les choses brillent ? À quoi bon la vie elle-même, qui est bien meilleure quand le vent s’y engouffre ? Alors reste tranquille, vieux compère. La lumière n’a aucune importance.”
“Mais n’as-tu pas entendu que là où la lumière ne brille pas, il n’y a pas de vie ?” m’exclamai-je. “Une chose doit montrer où elle est, sinon comment pourrions-nous en savoir quelque chose ? Ne vas-tu pas prier ? Tu ne sais pas ce que c’est dans la Vallée Arc-en-Ciel. Que la vie et la lumière reviennent à nous tous.” Et alors que je priais le Fondateur du Monde, je chantai :
“Lumière de la vie et lumière du monde,
Brille sur nous, cher Père, brille,
Pour que nous, fous, cessons d’être sauvages,
Et que nos cœurs se réjouissent de leur kind.”
Le vent commença à gémir. “Tu as tort,” dit-il ; “quelque chose ne va pas. Je pense que la vie va revenir vers nous.”
“Oh oui ! oui ! Je le sens ! J’attends avec impatience un jour lumineux et coloré,” murmura une fleur qui n’avait pas perdu sa voix.
“La vie à droite ! Lumières à gauche !” ordonna l’ours. Mais l’assistant répondit simplement : “Ne le sens-tu pas venir ?”
À ce moment-là, je fus entièrement étonné d’entendre le bruit le plus fort que j’aie jamais entendu. Plouf ! Les couleurs affluèrent à nouveau avec un fracas, et voilà, la Vallée Arc-en-Ciel retrouvait toute sa vie et sa beauté. Les couleurs brillaient plus que jamais.
“Je le savais ! Oui, oui ! Je le sens venir !” murmura toute la flore, la forêt, la vallée, les pierres et les arbres en chœur.
“Alors je dois supporter l’ennui des couleurs et des lumières,” murmura le vilain en souffrant avec son plus proche voisin, et ils s’envolèrent comme une rafale de vent sombre.
“Fou ! Devrions-nous laisser briller les couleurs ?” pensa le coq en se taisant, en caquetant.
Ainsi le soleil, l’arc-en-ciel et les étoiles furent contents et clôturèrent la fête de l’amour gai et fleuri avec le “Kikeriki” du coq, et dirent au sujet de la vallée : “Maintenant tous nos amis sont de retour.”